La spiruline, un superaliment ?

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Qu’est-ce que c’est ?

La spiruline, communément considérée comme microalgue, de couleur bleu-vert est en fait une cyanobactérie du genre Arthrospira. Son nom est tiré du latin : « spira » qui signifie : enroulement dû à sa forme microscopique spiralée. Il existe près de 1 500 espèces d’algues bleues, dont 36 sont comestibles. Celle que l’on trouve principalement sur le marché est l’Arthrospira platensis.

Naturellement, elle pousse dans les lacs alcalins des régions chaudes (Mexique, Tchad, Asie et Inde) depuis plus de 3 milliards d’années par les peuples aztèques et kanem.

La spiruline est considérée comme un superaliment, connue pour ses bienfaits antioxydants, sur le système immunitaire et les problèmes de nutrition. C’est une source remarquable de macronutriments (protéines, glucides, lipides) et de micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides aminés, acides gras polyinsaturés). Elle est également utilisée chez les sportifs pour améliorer l’endurance et la récupération.

Histoire :

Sur le continent africain, la consommation de la spiruline remonte au IXème siècle et à un peuple de l’empire Kanem-Bornou (années 800 à 1 800). Celui-ci la mélangeait à du miel pour former des gâteaux appelés « dihé » qu’ils prenaient lors des pénuries alimentaires. Ce peuple africain, les Kanembou, pouvait en manger 40 g par jour et par personne, ce qui répondait à une grande partie de leur apport nutritionnel.

Lors de la conquête de l’Amérique centrale, autour de 1500, les conquistadores asséchèrent ces étendues, pour obtenir des terres exploitables et des pâturages, ce qui entraîne la disparition de l’algue bleue.

Elle est de nouveau mise en évidence en 1827 lorsqu’un botaniste français, Turpin, l’isole à partir d’un échantillon d’eau douce.

Durant la Seconde Guerre mondiale (1935-1945), plusieurs pays dont le Japon et l’Allemagne ont cultivé cette algue afin de nourrir les soldats.

Dans les années 1960, les ingénieurs Hubert Durand-Chastetchadl (français) et Riplex Fox (américain) ont commencé l’exploitation de la spiruline afin de commercialiser un complément alimentaire contre la famine.

En 1974, « the United Nations World Food Conference » la déclare comme « le meilleur aliment pour le futur ».

En 2013, 22 pays différents ont produit plus de 5 000 tonnes de cette cyanobactérie dont 50 % de la fabrication mondiale vient de Chine. C’est une algue facile à cultiver si ses conditions environnementales sont parfaitement reproduites. À savoir, base azotée, régions chaudes et ensoleillées ou tropico-équatoriales, eau entre 35 et 40°, riche en nutriments, minéraux, gaz carbonique, oxygène, bicarbonate de sodium, sel.

Composition :

La spiruline contient généralement de 70 % de protéines (la viande maigre en a que 20 %), 20 % de glucides, 5 % de lipides, 7 % de minéraux et de 3 à 6 % d’eau. Mais cette composition varie en fonction des conditions de culture (ensoleillement, la période et le procédé de récolte, l’origine géographique, le mode de séchage, de broyage, de conditionnement).

Cette cyanobactérie est l’une des meilleures sources de protéines végétales. Elle est également riche en minéraux essentiels et en vitamines et comporte des acides aminés (leucine, tryptophane, méthionine, phénylalanine, tyrosine…), dont les 9 essentiels.

Son grand avantage est qu’elle est très digestible pour l’organisme. Par exemple, le fer de cette algue est 2 à 3 fois mieux assimilé que celui des légumes ou de la viande, car il est lié à des acides aminés, ce qui va favoriser son absorption.

La spiruline continente pratiquement de tout, à l’exception de la vitamine C, de l’iode et de l’oméga 3.

Ce superaliment contient presque toutes les vitamines : A, E, D, K, B1, B2, B3, B6, B8, B9 et B12. Notamment, c’est l’un des rares aliments d’origine végétale à receler de la B12. Ainsi, elle est entre autres bénéfique pour la peau, les muqueuses, le cœur et la qualité du sang, la vision, l’absorption du fer et au fonctionnement du système immunitaire, nerveux et psychologique. Ces micronutriments luttent contre le stress oxydatif et améliorent le métabolisme énergétique. Elles permettent aussi la régulation de l’activité hormonale et de la fatigue.

La spiruline est également composée de nombreux minéraux et oligo-éléments dont le fer, le cuivre, le magnésium, le zinc, le sodium, le phosphore, le potassium, le sélénium, le manganèse. Ainsi elle améliore la constitution des globules rouges, de l’hémoglobine, le transport de l’oxygène dans le sang, la pression sanguine. Elle participe aussi au bon fonctionnement du système immunitaire, neuromusculaire et au développement cognitif. Ces minéraux et oligo-éléments luttent de même contre le stress oxydatif, aide à la formation des tissus conjonctifs, au maintien de l’ossature, de la dentition et au métabolisme énergétique.

Cette cyanobactérie est composée d’acide gras polyinsaturé, notamment les oméga-6, mais peu d’acide gras saturé. Elle est aussi pleine d’antioxydant (chlorophylle, phycocyanine, SOD — superoxyde dismutase —). Ils augmentent la fabrication des globules blancs et rouges et attirent les éléments nocifs, ce qui donne à ce complément alimentaire des propriétés très utiles en matière de détoxification du sang.

D’où provient la spiruline :

Ce végétal pousse naturellement dans les lacs de haute altitude des régions chaudes, loin de toute forme de pollution notamment au Mexique, au Tchad, en Asie et en Inde. Celle que l’on trouve dans le commerce est cultivée dans des bassins artificiels sous serre et la cyanobactérie est présentée séchée sous forme de poudre, de paillettes, de comprimés ou de gélules.

Elle croît très facilement si les conditions optimales sont reproduites. Cependant, il faut faire attention à l’environnement où elle est exploitée. Il doit être exempt de métaux lourds et de pollutions diverses ; comme elle absorbe les produits nocifs de son habitat, si elle se développe dans un lieu toxique, elle en sera gorgée même après déshydratation. De plus, si le mot « spiruline » n’est pas inscrit sur l’étiquette, il est probable qu’il s’agisse d’une autre algue bleu-vert, et elle peut être ne pas être conforme voir contaminée.

Comme la transformation de ce complément ne nécessite pas de cuisson ni aucun traitement spécifique (elle doit être de préférence séchée à froid pour préserver ses qualités), le consommateur bénéficie de tous ses bienfaits sans altération.

Utilisation :

Classiquement, on la prend sous forme de cure de plusieurs semaines, qu’il est possible de renouveler plusieurs fois par an.

La malnutrition : l’OMS considère cette algue comme la meilleure denrée, la plus complète, pour l’humanité au XXIème siècle grâce à sa composition et son exceptionnelle richesse nutritionnelle. Contenant beaucoup de fer, de protéines, d’acides aminés et de bêta-carotène, qui sont des éléments primordiaux, elle est bénéfique pour notre santé notamment lors de famine ou de sous-alimentation.

Renforcer les défenses immunitaires et booster la vitalité : grâce à ces substances essentielles qui font fonctionner le métabolisme du corps de manière optimale, elle permet de retrouver la forme suite à une maladie ou à une grosse fatigue. La spiruline a des effets, aussi bien sur l’état physique que mental. En augmentant la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ainsi que le taux de globules blancs dans l’organisme, elle accroît la qualité du sang. C’est pourquoi cette cyanobactérie stimule l’activité phagocytaire des macrophages et accélère la production d’anticorps et de cytokines. Grâce aux vitamines B et E ainsi qu’au magnésium et au fer, elle lutte contre la fatigue et contre l’anémie ferriprive.

Pour les sportifs : pour les mêmes raisons qui sont citées ci-avant et de par sa teneur en protéines et en magnésium, elle améliore la récupération post-entraînement, la résistance à l’effort et l’endurance. La spiruline diminue également les courbatures en éliminant rapidement le dioxyde de carbone et l’acide lactique.

Maintien du poids de forme : la richesse en protéine de cette cyanobactérie contribue à contrôler l’appétit, car elles sont plus rassasiantes et plus assimilables (par ex : son fer est 2 à 3 fois mieux assimilé). Elle a aussi un effet coupe-faim et stimule le métabolisme (ce qui augmente la consommation de l’énergie).

Dynamise la pousse des chevaux et des ongles : en boostant la production de kératine, leur composant principal, elle renforce leur croissance.

Sa constitution réduit la glycémie sanguine, les lipides et diminue l’absorption du cholestérol.

Propriétés anti-inflammatoires : ce superaliment possède des vertus considérables, qui permettent de lutter contre toutes les douleurs d’origine inflammatoire.

Source naturelle d’antioxydants : présents dans la spiruline, ils participent à l’élimination des radicaux libres en excès dans l’organisme (ces radicaux libres sont responsables du vieillissement de la peau). En comparaison, 1 kg de spiruline contient autant d’antioxydants

qu’une tonne de fruits. Des études ont démontré la capacité de cette cyanobactérie à inverser l’accroissement lié à l’âge des cytokines pro-inflammatoires et à réduire les marqueurs oxydatifs MDA. (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2907180/)

Détoxifiant : sa composition lui permet d’augmenter le bon fonctionnement du foie qui est le principal organe drainant.

Cependant, toutes les recherches faites à ce jour sont insatisfaisantes. En effet, les essais cliniques n’ont été entrepris que sur de faibles effectifs.

Qui peut la consommer ?

Les seules personnes à qui il est réellement déconseillé de manger de la spiruline sont celles qui souffrent de phénylcétonurie, car elle contient de la phénylalanine (comme tous les aliments protéiques) et celles atteintes d’hémochromatose et insuffisance rénale à cause de sa forte teneur en fer.

Pour les sportifs : elle leur permettrait d’augmenter leur énergie avant un effort physique, elle favoriserait aussi la récupération musculaire.

Pour les individus en manque de vitamines ou qui ont un régime particulier : en plus d’un rééquilibrage alimentaire, cette cyanobactérie peut venir en complément pour améliorer les apports en micronutriments. Pour ceux qui ne mangent pas de viande, cette algue offre de bonnes protéines.

Chez la femme enceinte ou allaitante : la spiruline prodigue tous les nutriments dont elle et son fœtus ont besoin pendant la grossesse. La prise doit se faire sur les conseils d’un médecin ou d’une sage-femme.

Pour les personnes âgées : leur organisme est souvent plus fragile et fatigué.

Effets indésirables de la spiruline :

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), il faut surtout faire attention à ce que l’environnement de culture soit exempt de tous métaux lourds puisqu’elle les absorbe lors de son exploitation. L’Anses a également fait de recherche et après avoir étudié le produit, les données n’ont pas montré de toxicité de cette cyanobactérie à de fortes doses (pour des doses administrées allant jusqu’à 30 g/kg/j).

En dehors de ces personnes, les seuls effets secondaires que l’on puisse rencontrer sont des troubles digestifs, voire des maux de tête ou des éruptions cutanées. Ils peuvent survenir en début de cure, lorsque votre corps n’est pas encore habitué à la spiruline et que le dosage est trop élevé. Cependant, c’est la preuve qu’elle détoxifie l’organisme. Dans ce cas, il suffit de réduire la quantité et de l’augmenter progressivement.